Le Saint Christ d’Agde

 

 

 

Témoin de cinq siècles de piété et de dévotion populaire, il a été sauvé plusieurs fois de l’anéantissement et du fanatisme, notamment en 1793, lors de la Révolution, où il a échappé au bûcher pour rester trois jours immergé dans l’Hérault où les révolutionnaires l’avaient précipité. Caché  pendant de nombreuses années et vénéré en secret, il a pris sa place sur le retable érigé spécialement en son honneur en 1815.

 

 

 

   

 

 

 

Le Saint Christ d’Agde est une œuvre d’art exceptionnelle en bois polychrome ! Il a été classé, en 1911, « objet historique, d’auteur inconnu, datant du XVIème  siècle. »

 

Pendant cinq siècles, nos ancêtres, ignorant le nom du prestigieux sculpteur qui devait l’avoir réalisé et admirant cette œuvre merveilleuse, se sont dit et redit la tradition de « l’ange » venu en Agde pour créer ce chef d’œuvre. Ont-ils cru à ce que certains ont appelé une légende ? A moins que cette légende de l’ange n’ait été brodée sur le nom de l’auteur ! Nul ne le sait, mais, du moins, cette « légende »correspondait-elle à leur foi ardente et aux vertus miraculeuses attachées à cette sainte image.

 

Les recherches entreprises depuis plusieurs années, ont amené certaines conclusions incontestables. Le Christ de Saint Sever concentre toutes les caractéristiques de la sculpture de la Renaissance italienne de la fin du XVème  siècle : détails morphologiques d’une grande exactitude, système veineux, ossature, musculature, expressions du visage et amplification des postures du corps par le « contraposto », priorité donnée au mouvement, prémices du maniérisme toscan.

 

Certains de nos anciens l’avaient attribué au  sculpteur espagnol Pedro Berruguete, mais la sérénité et l’apaisement du Saint-Christ sont à l’opposé du dramatique et du pathétique des œuvres religieuses de Berruguete.

 

Les études en cours et l’avis de certains experts pencheraient pour en attribuer la paternité au maitre florentin Michelangelo !

 

Il est évident que le sculpteur, homme de grand talent, vivant sa foi, a voulu représenter, avec un profond réalisme, la dernière respiration du Christ avant qu’il ne rende Son Esprit à son Père. La profonde douleur et le tourment se lisent sur le côté gauche de son visage tandis que le côté droit de sa Sainte Face marque une grande lassitude et rayonne la sérénité, la bonté et le pardon qu’il accorde à ses bourreaux…

 

Et, aujourd’hui, nous avons le privilège de pouvoir vénérer ce Saint-Christ d’Agde, à l’instant de sa mort, quand, appuyant sur sa jambe gauche, tirant sur ses deux bras,  gonflant sa poitrine une dernière fois, Il dit :

 

 

 

« Tout est achevé ! », puis Il inclina la têteet remit son Esprit »   (Jean 19,30)

 

 

 

                   

 

 

 

 

Les  processions du Saint-Christ d’Agde

 

 

 

A l’occasion du cinq centième anniversaire de la dédicace de l’église Saint Sever (1999) fut reprise la tradition des processions du Saint-Christ dans les rues de la ville d’Agde.

 

Jusqu’à cette date les festivités liées à la vénération du Saint-Christ se déroulaient les Jeudi et Vendredi Saints mais restaient cantonnées à l’intérieur de l’Eglise Saint Sever.

 

La Confrérie du Saint-Christ d’Agde, héritière des confréries de pénitents à qui incombait jadis la responsabilité de ces processions, fut crée à cet effet en 2010 et depuis cette date, la fait revivre tous les Jeudi Saint